La danse du papillon
Les migrations de Monarques (Danaus plexippus) sont encore aujourd’hui un spectacle étonnant. Il y a plusieurs millénaires, sans pressions humaines, nous pouvons supposer qu’elles l’étaient plus encore. Ces trajets massifs s’étendent principalement du centre du Mexique aux lacs du sud du Canada et du nord-est des États-Unis.
L’arrivée et le départ de centaines de papillons sur un même lieu étaient perçus par les peuples aztèques comme la visite des âmes des guerriers tombés au combat ou sacrifiés. Leur âme rejoindrait le soleil, où ils prospèreraient, et en reviendrait après quelques années. De par le battement de leurs ailes et leurs couleurs flamboyantes, ils sont associés au feu solaire.
La migration des Monarque a également été source d’inspiration pour de nombreuses traditions des indiens Hopis. Les Hopis sont un peuple vivant dans le nord-est de l’Arizona, dans une zone de passage des Monarques. Dans cette revue traitant de la place des insectes et des araignées dans les mythes hopis, il est mentionné que le papillon a une place particulière dans leur culture. Des suffixes et préfixes dérivés du mot papillon « povolhoya » font partie de leur langage quotidien. Les populations sont divisées en plusieurs clans, dont le clan du papillon, ou le clan de l’ours. La figure du papillon est retrouvée dans les arts de poterie, dans les chansons et dans les histoires. Il accompagne la divinité de la germination Muy’ingwa, et plusieurs cérémonies ont lieu lors de l’arrivée du printemps, dont une danse réalisée par un groupe de femmes dont un des symboles est le papillon.